Éviscération 027 — Un conte de fées d’horreur à la sauce Yvan Godbout

Bonjour chers éviscérés!

J’espère que vous avez passé un été d’ENFER! Pour ce premier Éviscération de la rentrée littéraire, j’ai posé quelques questions à Yvan Godbout, auteur de la série Les Yeux Jaunes et du volume « Oliver » de la série Cobayes. Il sort cette semaine son prochain livre : « Hansel et Gretel », dans la série Les contes interdits.

Yvan Godbout, qui es-tu?

Un éternel adolescent coincé dans le corps d’un bonhomme de 47 ans, fou braque de cinéma fantastique et d’épouvante.

Peux-tu nous parler un peu de ton nouveau livre?

Avec le plus grand des plaisirs! En revisitant Hansel et Gretel des frères Grimm — très librement inspiré, sachez-le! —, j’ai eu envie d’adopter un style qui lui donnerait également l’allure d’un conte, bien que très adulte. On y suit donc la destinée d’un jeune frère et de sa jumelle, Jeannot et Margot (il faut d’abord savoir que Hans est un prénom allemand, diminutif de Johanne, et souvent traduit en français par Jean. Celui de Gretel est quant à lui le diminutif de Margarete, soit Marguerite en français. Pour des raisons de crédibilité, et pour refléter notre réalité démographique actuelle, j’ai donc utilisé les prénoms Jeannot et Margot), qui est très loin d’être paradisiaque. J’y aborde de nombreux thèmes, pour ne pas dire tabous, et je crois bien — suis convaincu en fait! — que certains lecteurs grinceront des dents à de nombreux passages… Comme dans tous mes romans, la mise en place est rapide et le lecteur est vite plongé au cœur de la tourmente. L’horreur est vite au rendez-vous, et là où on s’y attend le moins. On me reprochera probablement de vouloir choquer à tout prix, alors que ce n’est pas du tout le cas. Lorsqu’on décrit l’enfer, impossible d’utiliser de jolies images. L’enfer c’est laid, très laid, et je n’avais aucunement le droit de faire croire le contraire.

Quel est le roman qui a le plus inspiré ton travail?

Question difficile, puisque j’essaie vraiment de ne copier aucun style! Mes influences sont probablement plus cinéphiliques — je ne sais pas si ça se dit! — que littéraires. Comme je vous l’ai mentionné plus tôt, je suis un grand amateur de cinéma d’épouvante et mon cerveau s’en gave depuis ma très jeune adolescence. Alors il y a fort à parier que, bien que pas toujours volontaire, du Romero, Hooper, Carpenter, Argento, Raimi, Craven et j’en passe se cachent derrière mes écrits! Et bien sûr, l’ombre du grand Stephen King plane toujours un peu aussi, impossible d’en être autrement…

Tu visites une librairie imaginaire et tu trouves le livre de tes rêves. De quoi parle-t-il?

De cinéma! Un bouquin qui recenserait tous les films, vraiment tous, même les plus obscurs, depuis les débuts du cinéma, avec des anecdotes de tournage, photos, extraits de scénario, critiques, etc. J’en rêve depuis toujours!

En quelques lignes, imagine une scène d’horreur.

Je peux bien essayer, mais je ne sais pas si… Non, mais attends, c’est quoi ça? T’es pas sérieux, mec, dis-moi que c’est une blague? Tu croyais vraiment que j’allais me laisser prendre aussi facilement? Allez, tu peux dire à ta copine de se rhabiller et de se nettoyer, et qu’on finisse enfin cette entrevue. Je ne crois pas aux zombies mon ami, même si j’en ai fait une trilogie! Comment, de quoi je parle? D’elle, c’t’affaire, de ta stupide petite amie qui court vers nous à moitié toute nue et la gueule pleine de sang! Bon, y’a vos potes qui la suivent d’un peu plus loin. Sérieux, vous vous êtes donné beaucoup de mal pour m’impressionner. Calvaire, y’en a même un qui gruge un… un cerveau? Merde, non, attends… Non… C’est pas possible… Voyons donc… Ben non, come on! Fuck… Lève-toi mon vieux. Je te dis de te lever. CRISS, ARRÊTE DE T’OBSTINER PIS LÈVE-TOI TABARNAK! PIS COURS, FRÉDÉRIC, COURS!

Respiration rapide d’un éditeur essoufflé

Ouf, c’était surprenant tout ça! Ces dernières années, on a vu beaucoup de réimaginations horrifiques de contes de fées. On en a même publié un à La Maison des viscères et ça s’avère un de nos textes les plus gores (« Ce n’est pas un conte de fées », de Pierre-Luc Lafrance, dans Écorché, qui réutilise l’histoire des trois petits cochons à des fins thérapeutiques, si vous ne l’avez pas lu, c’est par ici).

Qu’est-ce que vous pensez de ces versions sombres et terribles de contes de fées?

Je vous invite à nous le dire en répondant à ce court sondage. Je vais faire tirer un livre surprise parmi ceux qui vont inscrire leur courriel à la fin du sondage.

À bientôt!

Frédéric Raymond, éditeur
La Maison des viscères


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