Comment créer l’ambiance idéale pour lire un roman d’horreur?

On voudrait mourir de peur.

Sentir l’effroi remonter le long de notre cou, chatouiller notre échine. Regarder à gauche, à droite, nerveusement. On voudrait sentir la menace qui plane, l’anxiété qui monte. On voudrait mourir de peur.

OK, peut-être pas au sens littéral, mais la frousse mémorable reste l’un des effets les plus grisants de la littérature d’horreur. Un moment de lecture dont on se souviendra longtemps.

Au cours des derniers jours, j’ai réfléchi à la question. J’ai repensé à mes lectures les plus marquantes.

Et surtout aux conditions qui entouraient mes lectures.

Je me souviens de The Darkest Part of the Woods, de Ramsey Campbell. Je l’ai lu dans un autobus bondé, en pleine ville de Québec, et je percevais l’ombre de la forêt meurtrière tout autour de moi…

L’auteur avait su m’emmener dans un monde terrifiant, altérant mes perceptions pour donner vie à la fiction. Parfois, les mots sont suffisants pour faire oublier ce qui nous entoure. Les enfants qui courent. Les gens qui discutent.

Mais l’intensité de ma lecture aurait été encore plus forte si j’avais été seul dans un chalet en pleine forêt, avec comme seul effet sonore le vent dans les branches.

C’est pour augmenter le potentiel de vos lectures d’horreur que je vous propose ces idées pour améliorer votre expérience de lecture et donner à vos livres d’horreur tout le potentiel d’épouvante qu’ils méritent.

1. La solitude

Ça marche à tout coup, peu importe le sujet du livre. Être seul laisse la chance à la terreur de s’épanouir. On ne peut pas se rassurer en se disant que nos parents sont dans le salon, que notre blonde est dans le bain ou que nos enfants dorment. La peur est bien plus puissante quand on est seul parce qu’on n’a rien à quoi s’accrocher pour se rassurer. Surtout quand il fait noir.

2. La musique

Avec la bonne trame sonore, les émotions suscitées par un livre peuvent atteindre leur plein potentiel. Si vous avez le cœur solide et que votre lecture s’apparente à l’horreur extrême, du black métal ambiant dans la veine de Gnaw Their Tongues pourrait potentialiser votre lecture, où que vous soyez. Un son tellement crasseux, une ambiance si terrible et décadente que même en plein milieu d’une foule vous vous sentirez dans un monde de terreur (et vous aurez même un peu honte d’écouter une musique si noire en public). Pour des lectures aux ambiances gothiques, pour les histoires de fantômes ou le fantastique classique, The Undergrave Experience pourrait faire l’affaire. Et pour émuler les films d’horreur des années 70, de vieilles trames sonores italiennes ou encore Carfax Asylum. Avez-vous des perles de terreur dans votre discographie? Écrivez-les dans les commentaires!


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3. Dans une foule

Dans plusieurs romans, pensons à Succulent Prey, de Wrath James White, à American Psycho, de Bret Easton Ellis, à « Baptême de sang », de Pierre-Luc Lafrance (dans Agonies), l’horreur a une forme humaine. L’homme assis à la table d’à côté est peut-être un tueur sadique. La femme d’en face est peut-être une cannibale affamée. La serveuse est peut-être possédée par un démon vengeur. On ne sait rien de ce qui hante les pensées des autres… Ou encore, lire Le Fléau, de Stephen King, dans une clinique médicale en pleine épidémie de grippe!

4. L’horreur en différé

Et si, sur le coup, l’ambiance voulue n’a pas été atteinte, il vous reste toujours une chance. Y a-t-il un élément du roman qui peut être reproduit dans la réalité? Une promenade en forêt est une terrifiante activité après avoir visionné Le Projet Blair (OK, c’est un film, mais n’est-ce pas un excellent exemple?). Visiter un hôtel après avoir lu « Fine Stay Inn », de Éric Gauthier (dans Bizarro). Manger du smoked-meat en repensant à « 514 YIH-OOPI », de Luc Dagenais (dans Exodes).

Ce n’est pas si difficile, au final, de profiter au maximum du potentiel de terreur d’une œuvre littéraire. Il s’agit simplement d’y réfléchir un peu avant de s’installer. De penser à l’histoire et aux éléments qui peuvent aider à l’ancrer dans notre vie réelle.

Et vous, qu’est-ce que vous faites pour augmenter l’intensité de vos lectures d’horreur? L’espace des commentaires ci-dessous est là pour ça!


Cet article a été rédigé par Frédéric Raymond, éditeur de La Maison des viscères et auteur du roman d'horreur Jardin de chair publié aux Éditions Les Six Brumes.

1 commentaire:

  1. Merci pour ton commentaire Jenny. C'est vrai que ces listes "Beauty in Terror" ont de superbes ambiances!

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